Centrafrique: une diplomatie somnolente ou moribonde ?

La république centrafricaine traverse encore et toujours une interminable crise  de toutes les tendances. Beaucoup sont les partenaires qui se sont jetés à l’eau pour apporter leur soutien à la résolution de cette crise qui n’a que trop duré. L’afflux des partenaires, normalement, devrait être bénéfique pour la gestion de la crise centrafricaine. Mais la diplomatie centrafricaine, ces dernières années, ne favorise pas la convergence des partenaires pour tirer profits et avantages de leur diversité. Cette diplomatie bancale, virée vers un seul partenaire, qui, de surcroit n’a pas encore proposé un argument solide pour la résolution de la crise centrafricaine sur le plan socio-économique, politique et même sécuritaire (vu que les groupes armés, même réduits, continuent de nuire), commence à avoir des répercussions néfastes sur le pays. Des soutiens directs, des appuis opérationnels et militaires directs, des appuis budgétaires sont suspendus.

De la France, en passant par l’Union Européenne pour terminer par d’autres partenaires financiers qui ont encore une position ambigüe, les relations sont maintenant timides. Car de l’autre côté seule la Russie  tire l’épingle  du jeu espiègle de cette diplomatie bancale, somnolente et moribonde. Et pourtant il n’y a rien de claire dans les clauses de cette union incognito et inopinée. En 2017, le groupe des mercenaires de Wagner s’implante en Centrafrique. Ainsi une série de signature d’accords non directs avec la Russie mais sous couverture de Wagner remplie les parafeurs du gouvernement. Ce qui brouille tout engagement de la Russie directement sur le terrain en Centrafrique. Comme pour brouiller cette hypothèse, l’ambassade de la Russie en Centrafrique, qui, pourtant était invisible sur la scène diplomatique du pays, devient très visible et anime activement la vie politique en RCA.

L’ambiguïté entretenue par Bangui et Kremlin autour de leur coopération qui a pour socle le groupe des mercenaires de Wagner laisse toujours planer une vague de doute sur la sincérité cette coopération. Les deux pays qui souhaitent pourtant vouloir renforcer leur coopération, semblent déjà à la croisée du chemin. L’ancien ambassadeur de la Russie Vladimir Titorenko est rappelé il y a près d’un an maintenant. Il avait payé le frais de ses sorties médiatiques qui humait une ingérence dans la gestion interne de la RCA, outrepassant ainsi son rôle de diplomate.

Depuis le rappel de Vladimir Titorenko, un Chargé d’Affaires pilotait l’ambassade de la Russie en RCA. Un communicant, Alexander Bikantov, est nommé nouvel ambassadeur de la Russie en Centrafrique depuis le 10 janvier 2022 dans un contexte où  les  actions russes en RCA font face à de violentes critiques internationales. Mais jusqu’alors le nouveau chef de la diplomatie russe auprès de la République Centrafricaine n’est pas encore à son poste à Bangui. Beaucoup sont ceux qui se demande pourquoi ? Qu’est-ce que ce silence et ce vide diplomatiques veulent signifier ? 

En attendant, le centrafricain attend des autorités centrafricaines les signaux d’un engagement diplomatique sincère non seulement avec la Russie mais avec tous les autres partenaires pour le bien du peuple. 

L’Ecclésiaste